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Cheick Tidiane Seck est un pianiste qui chante, un guitariste qui joue des percussions, un soliste qui dirige des orchestres, un Africain qui élargit le monde. Né en 1953, il a commencé sa carrière dans les années 70 avec le Super Rail de Bamako, a migré à Paris en 1985 avec Salif Keita mais c’est bien plus tard que son nom a émergé. En 1995, il signe l’album Sarala avec le légendaire pianiste Hank Jones. Une musique jazz, africaine, enracinée, moderne… Le langage est impuissant à décrire certaines réalités humaines mais, par défaut, on doit s’en contenter. Le mot amour ne suffit pas à certains sentiments, pas plus que beauté ou espoir. Pour Cheick Tidiane Seck, on acceptera donc world music qui, alors, serait presque plus une attitude qu’un genre ou un style. Chez lui, l’enjeu est d’inventer une universalité qui s’appelle Afrique, un continent aux frontières poreuses, courbes et discontinues, mais pourtant bien lisibles. Il y fédère des jazzmen qui n’ont pas peur de déplaire aux gardiens du temple, de Wayne Shorter à Ornette Coleman, des virtuoses maliens qui récusent le traditionalisme de la tradition, de Toumani Diabaté à Oumou Sangaré, des musiciens qui ont largué toute amarre et qui, comme lui, jouent à saute-frontière, de Carlos Santana à Manu Dibango… Sa discographie est un manifeste singulier, dans lequel il laisse parfois son nom s’écrire en tout petit pour le plaisir d’une rencontre nourrissante, dans laquelle il donne de décisifs soutiens à l’envol de personnalités comme Sandra Nkaké ou Fatoumata Diawara. Bertrand Dicale