STEREOPTIK
Compagnie

Ils ravivent et ravissent l’esprit d’enfance. Sur l’écran, surgit, d’un trait de crayon, le chapiteau d’un petit cirque (Dark Circus).
Voici une acrobate, un homme-canon, un lanceur de couteaux, un dompteur, un lion. Et c’est un allègre éloge du ratage, en noir et blanc, qui s’achève par une explosion contagieuse de couleurs. On voit aussi, de part et d’autre de l’écran, deux artistes fabriquer à vue ces apparitions, avec semble t-il trois fois rien : un fusain, une fresque déroulée à la manivelle, une poignée de sable jetée sur une feuille blanche, des figurines découpées dans du carton. Les regarder opérer, faire corps avec le rythme des images et des sons, redouble l’émerveillement.
Romain Bermond et Jean-Baptiste Maillet se sont rencontrés au sein d’un brass-band. Ils ont de toujours aimé naviguer entre les arts. À l’heure du tout image et de ses manipulations, ils opèrent, à leur façon, une révolution malicieuse du regard.
Stereoptik est le nom de compagnie qu’ils se sont choisi dans la foulée du succès de leur premier spectacle en 2009, Stereoptik justement, où on embarquait sur les traces de deux personnages partis découvrir le monde et d’une chanteuse de jazz enlevée par des extra-terrestres. Suivront Congés payés (2010), une histoire de vacances, et Les costumes sont trop grands (2013), vrai road-movie sentimental. Peu de mots chez eux, mais un sens aigu du récit : celui de Dark Circus est né d’une histoire originale de Pef. Avec ces spectacles inscrits à leur répertoire, ils parcourent désormais le monde et les grands festivals, de Vienne à Hong-Kong, de New York à Avignon.
Ils ont de plus une exposition présentée en 2015 lors de l’inauguration de l’Espace Cardin par le Théâtre de la Ville à Paris. La visiter, c’est pénétrer dans les coulisses de leur fabrique. On découvre avec émerveillement toujours, les étapes des recherches graphiques et musicales sophistiquées qui préludent à la naissance des spectacles de ce duo qu’on dit souvent enfants de Méliès.
Enfants du siècle surtout, tant ils font feu de tout bois : cinéma muet ou d’animation, dessin, peinture, anciens trucs de bruitage, de trompe l’œil, musique acoustique ou électronique, effets spéciaux en 3D, ombres, marionnettes, objets, photographies, films d’archives amateur. Leur prochaine création est prévue à l’horizon 2019. Avec Stereoptik, l’imagination est au pouvoir…