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Que signifie le nom de votre compagnie, Teaċ Da ̇msa?
MICHAEL KEEGAN-DOLAN: Dans la langue irlandaise, qui est plus ancienne que le français ou l’anglais, cela signifie «notre maison de la danse». Cette langue est encore majoritaire sur la petite péninsule de Dingle, où nous vivons à la périphérie de l’Europe, dans le sud-ouest de l’Irlande, un coin du monde où il reste un grand espace pour les imaginaires. Un endroit où un talent de conteur vous garantit une bonne situation sociale ou vous permet de payer moins cher votre lard chez le boucher!

Existe-t-il un lien entre cette tradition et la danse-théâtre que vous avez développée?
M. K.-D. : Mon penchant pour les histoires me vient de ma mère qui était une excellente conteuse. Ma vraie place serait donc au théâtre, surtout au vu de la forte tradition irlandaise de l’écriture et du théâtre. J’ai pourtant été happé par le monde de la danse, sans vraiment savoir pourquoi. Mais il peut arriver qu’on contre-balance un talent en en développant un autre, pour un nouveau rendez-vous avec soi-même. Cette pièce, où une histoire racontée rencontre la danse, en est peut-être le reflet.

Vous y racontez l’histoire de votre vie, dans le contexte d’une société irlandaise bouleversée, dans les années 1980. Autobiographie ou autofiction ?
RACHEL POIRIER : How to... aborde quelques grands thèmes comme le nationalisme, le colonialisme, la difficulté d’être un danseur, son statut social... Ensuite, ce sont des épisodes très personnels de la vie de Michael, des histoires assez simples qui communiquent des choses essentielles.
M. K.-D.: La mémoire est vraiment un sujet intéressant. On se souvient de ses souvenirs plus que de ce qui est arrivé. C’est comme une histoire qu’on se raconte et qui par là influe sur ce qu’on fait au présent. Nous espérons donc que notre pièce puisse déclencher des images ou des idées chez le spectateur, à travers son vécu personnel.

Que représente le chiffre des 72 000 leçons?
M. K.-D. : Il vient de l’ayurveda et du yoga, des 72 000 canaux ou nadis dans le corps qui sont utilisés par l’acupuncture. Mon idée: quand tous les 72 000 nadis fonctionnent bien, on sera comme un danseur, pleinement en vie et dans le présent.

Pourquoi avoir choisi le Boléro de Ravel pour le solo dansé par Rachel?
M. K.-D. : J’ai aimé le Boléro, longtemps sans savoir pourquoi. Plus tard, j’ai compris la magie de sa structure circulaire, sa dimension cyclique. Mais ce qui m’intéresse ici, c’est qu’il a été commandé par une danseuse, Ida Rubinstein, qui en plus avait dans sa jeunesse été internée en psychiatrie par sa famille en raison de son obsession pour la danse.

Après 25 ans, Michael remonte sur les planches! Comment s’articule alors votre relation de travail?
R. P.: How to... a été imaginé, écrit, conçu et produit par Michael, alors que je signe la mise en scène, avec Adam Silverman, notre créateur lumières. Nous travaillons ensemble depuis plus de 18 ans, dans une relation très ouverte. Aussi, nous comprenons très bien le processus créatif de Michael et avons cette fois pris plaisir à inverser nos rôles!

Propos recueillis par Thomas Hahn

Danse

1316 déc. 2023

Michael Keegan-Dolan, Rachel Poirier

How to be a Dancer in Seventy-two Thousand Easy Lessons • Création • Danse/Théâtre