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Jean Bruller est né le 26 février 1902 à Paris d'une mère française et d'un père d'origine juive-hongroise (Louis Bruller).

L'histoire de son père a inspiré sa nouvelle La Marche à l'Étoile publiée pendant l'Occupation. Louis Bruller, son père, revient à Paris en 1880, poussé par la haine de la « barbarie » régnant en Hongrie et attiré par l’idée de la France comme pays de la liberté et des arts.
Jean Bruller, son fils, veut devenir chercheur, mais se rabat vers l'École Breguet qui forme des ingénieurs électriciens. Bien qu'il obtienne son diplôme d'ingénieur en 1923 avec la médaille de bronze, il ne souhaite pas rejoindre l'industrie.

Dès 1921, il devient dessinateur humoristique et illustrateur En 1923, il participe au Salon des humoristes et, en juin de la même année, crée sa propre revue humoristique qu'il nomme L'Ingénu, en hommage à Voltaire. Il y dessine et rédige une chronique appelée Les Propos d'un Huron. En 1924 il met fin à l'expérience pour suivre sa formation militaire à Saint-Cyr-Coëtquidan.

Pacifiste jusqu'en 1938, il est mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale à Mours-Saint-Eusèbe près de Romans au pied du massif du Vercors. Il entre ensuite dans la Résistance, encouragé par Pierre de Lescure. Jean Bruller prend alors le pseudonyme de Vercors, nom dudit massif montagneux (sans savoir que celui-ci deviendra par la suite le théâtre d'événements liés à une branche de la Résistance). À l'automne 1941, il fonde avec Pierre de Lescure les Éditions de Minuit, maison d'édition clandestine et y publie sa nouvelle Le Silence de la mer le 20 février 1942. Il est le concepteur du logo à l'étoile des Éditions de Minuit qui est utilisé à partir de 1945. Il participe également au Comité national des écrivains (CNE) et au Mouvement de la paix. Il a écrit ses souvenirs dans La Bataille du silence. Il fait partie de la Commission d'épuration de l'édition, mais il en démissionne en raison de l'inégalité des sanctions à l'encontre des écrivains, collaborateurs avec l'Allemagne nazie, et à l'encontre de leurs éditeurs, jamais pénalisés. Il refuse dans le même temps de participer à l'établissement d'une « liste noire » et renvoie les auteurs au jugement de leur conscience.

En guise de protestation contre la torture pratiquée en Algérie, Vercors renvoie en 1957 sa Légion d'honneur au Président de la République. En 1960, il fait partie, avec Sartre, des signataires du Manifeste des 121 écrivains et artistes qui déclarent « le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie ». Il est membre de la rédaction du journal clandestin Vérité-Liberté qui publie ce manifeste.

Vercors est aussi connu pour un roman philosophique, Les Animaux dénaturés, dont fut tirée la pièce Zoo ou l'assassin philanthrope. Il meurt à Paris, au 58 quai des Orfèvres, dans la nuit du 9 au 10 juin 1991.