« L’unisson est une étrange manière de s’organiser entre humains », dit Yaïr Barelli. On peut en effet s’interroger sur la psychologie, les buts et les objets d’une pratique qui, paradoxalement, étonne par sa diversité. Si le terme vient de la musique et désigne un même son joué simultanément, il est entré dans la danse par le corps de ballet. Un rite protéiforme qui se conjugue de multiples manières, également présent dans les stades, les manifestations, rassemblements religieux et bien sûr dans les parades militaires. Yaïr Barelli y inclut même les comptines et la sieste collective ! Il propose donc à sept danseurs une partition où l’on navigue entre tous ces phénomènes d’appartenance au groupe, jusqu’au basculement dans l’absurde. Car derrière la beauté des unissons, s’ouvrent de troublants abîmes d’uniformisation (in)volontaire.

Thomas Hahn