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Dramaturge, poète, romancier et cinéaste, peintre, Fernando Arrabal est né en 1932 à Melilla, dans le Maroc espagnol. Son père, Républicain convaincu, est arrêté et condamné à mort en 1936 au moment du coup d’état militaire. Il parvient à s’échapper mais disparaît lors de son évasion en 1942. Cette disparition marquera la vie et l’œuvre de l’écrivain.

Elève surdoué, Arrabal étudie le Droit tout en écrivant ses premières pièces de théâtre dès le début des années 1950. Grâce à l’obtention d’une bourse, il arrive à Paris en 1954 pour y étudier le théâtre. Après un long séjour en sanatorium pour soigner sa tuberculose – séjour qu’il met à profit pour écrire – il parvient à faire publier ses textes en France comme Fando et Lis (1957), Baal Babylone (1959) et l'Enterrement de la sardine (1961).

Il appartient pendant trois années au groupe surréaliste d’André Breton, se lie d’amitié avec Salvador Dalí, Luis Buñuel… Il voyage ensuite en Iran, au Japon, aux Etats-Unis, il rencontre Tennesse Williams, Gore Vidal, Truman Capote, Andy Warhol. En 1962, il crée Le Panique avec Roland Topor et Alejandro Jodorowsky. C’est un non-mouvement, un groupe sans groupe, une philosophie de la fête et de la confusion plutôt qu’une avant-garde.

Lors d’un bref séjour en Espagne en 1967, il est arrêté par la police et ne sera libéré que grâce au soutien de nombreux grands écrivains de l’époque, notamment François Mauriac, Arthur Miller, Eugène Ionesco ou Samuel Beckett. En 1972, sa Lettre au général Franco, publiée du vivant du dictateur, suscite une vive émotion.

Il est nommé Transcendant Satrape du Collège de ‘Pataphysique en 1990, rejoignant Marcel Duchamp, Eugène Ionesco, Man Ray, Boris Vian, Umberto Eco, puis en 2005 « Promoteur insigne » de l’Ordre de la Grande Gidouille.

Son théâtre est un théâtre de l’excès et de la dérision (le Grand Cérémonial, 1963 ; le Jardin des délices, 1967 ; Bestialité érotique, 1968), ainsi que politique avec Et ils passèrent des menottes aux fleurs (1969).

Fernando Arrabal a réalisé sept longs-métrages dont Viva La Muerte sélectionné au Festival de Cannes, en 1971. Il a publié une centaine de pièces de théâtre, une quinzaine de romans, huit cents livres de poésie, plusieurs essais. Son théâtre complet est publié en de nombreuses langues (en deux volumes de plus de deux mille pages).

Il a reçu un grand nombre de distinctions et prix internationaux comme les prix de théâtre de l’Académie Française, de l’Humour noir, le World’s Theater, le prix Nadal du roman (équivalent espagnol du Goncourt ou du Pulitzer) en 1982 pour La tour prends garde (La torre herida por el rayo). Il a remporté aussi le prix Nabokov international.

Sa voix témoigne des grands bouleversements qui ont fait le XXème siècle, tant politiquement qu’artistiquement. Ces soixante-dix dernières années, son ton sarcastique, son rire ravageur, ont marqué le paysage littéraire et le théâtre du monde entier.