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Lecture de La Femme qui tremble de Siri Hustvedt et Chroniques d'hiver de Paul Auster, parus aux éditions Actes Sud.

La Femme qui tremble

En 2005, alors qu’elle vient à peine de commencer à prononcer le discours préparé en l’honneur de son père disparu deux ans auparavant, Siri Hustvedt voit soudain tout son corps secoué par d’irrépressibles tremblements. Aussi effrayée que stupéfaite, elle constate que cette crise n’affecte cependant ni son raisonnement ni sa faculté de s’exprimer.

Afin de cerner la nature de ce spectaculaire – et, bientôt, récurrent – phénomène de dissociation, Siri Hustvedt va entreprendre d’aller à la rencontre de cette “femme qui tremble”, ce Doppelgänger dont elle vient de découvrir l’existence.

Pour y parvenir, la romancière, de longue date fascinée par les phénomènes liés aux désordres psychiques, va s’engager dans une recherche approfondie. Assistant, puis participant activement, à des séminaires de neuropsychologie tout en s’impliquant dans des ateliers d’écriture en lien avec des institutions psychiatriques officielles, l’écrivain ne manque pas d’accueillir également, pour étayer son enquête, les inépuisables témoignages que délivrent, sur le sujet, non seulement les oeuvres littéraires qui l’ont nourrie mais aussi les découvertes dont sa pratique personnelle de l’écriture est le constant laboratoire.

Synthèse d’un parcours placé sous le signe de la rigueur intellectuelle et d’une réquisition, parfois douloureuse, de l’opaque mémoire affective individuelle, La Femme qui tremble s’affirme comme une approche aussi ambitieuse qu’inédite de l’histoire des pathologies mentales, aborde sans détour les rapports de la maladie avec le geste créateur, et délivre une parole d’humilité solidaire de la souffrance de “l’autre”.


Chroniques d’hiver

Trente ans après « L’Invention de la solitude » Paul Auster pose sur son existence le regard du sexagénaire qu’il est devenu. Bien loin, cependant, du journal intime ou du classique récit autobiographique, cette «Chronique d’hiver» aborde la méditation sur la fuite du temps sous l’angle du compagnonnage que tout individu entretient avec son propre corps.

C’est en effet de respiration, de sensation, de jouissance ou de souffrance, d’épiphanies charnelles ou de confrontations plus ou moins traumatiques avec la matière du monde qu’il est question à travers l’évocation, à la deuxième personne, d’un simple petit Américain du nom de Paul Auster, né dans l’immédiat après-guerre, et requis d’apprivoiser les espaces et le temps qui lui ont été impartis.

Dans ces pages aussi sincères que retenues, Paul Auster se décrit moins en littérateur qu’en acteur convoqué sur la scène troublée de l’existence pour y incarner, à son tour, toute l’ardeur des passions humaines.

De cet homme-cicatrice dont le corps exulte ou somatise, de ce fils hanté par la mort prématurée de son père et tourmenté par le destin chaotique de sa mère, de l’heureux citoyen de Brooklyn, époux et père aujourd’hui comblé, de cet héritier d’une lointaine Europe, amateur de baseball, fumeur invétéré et romancier fécond, de cet homme, enfin, qui souffre de ne pouvoir ou de ne savoir pleurer, le lecteur entendra ici le “grain de la voix” surgissant du savant puzzle où se déconstruit toute représentation univoque du moi afin que se produise, sous le signe d’une humanité partagée, la plus loyale des rencontres.

Prix
Gratuit
Horaire
16:00

En présence de Siri Hustvedt et Paul Auster

Invitée : Irène Jacob

Dans le cadre de

Saison estivale 21-22

Des après-midi sous les arbres

ven. 8 juil. 2022

16:00

Gratuit

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