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Autrice et metteuse en scène, Faustine Noguès a fait partie de l’équipe de David Lescot.


C’était la première fois que vous interveniez dans un contexte psychiatrique, comment avez-vous procédé ? Dans mes ateliers j’essaye le plus possible de lever les inhibitions. J’ai travaillé avec des gens avec des pathologies assez lourdes. il y avait des participants qui ne pouvaient pas écrire. C’était important de ne pas les mettre devant la page blanche, ce qui peut amener à des difficultés qu’ils ont pu vivre à l’école, mais plutôt d’encourager les idées. Dans ce contexte, l’écriture elle-même passe au second plan comme un outil pour le partage mais finalement c’est l’idée qui prime. Je leur ai proposé par exemple d’inventer des personnages avec des consignes assez précises pour stimuler leur imaginaire. On n’était pas sur une écriture littéraire, mais plus sur une écriture de soi.

Qu’est-ce qui en est ressorti ? qu’en retenez-vous ? C’était assez lent, le temps que tout le monde trouve sa place autour de la table, par exemple … Ce genre de choses peut avoir une grande importance et j’ai senti qu’il ne fallait pas essayer d’accélérer le rythme, si deux personnes voulaient s’asseoir à la même place c’était un problème réel et il fallait le régler. Ce que je retiens de tout ça, c’est vraiment la rencontre humaine, ça m’a obligé à m’adapter et eux aussi. Il y a un chemin qui s’est fait des deux côtés. Les textes qui ont été produits dans ces ateliers sont assez simples, mais en même temps, c’est parce que je suis une artiste que la rencontre a pu se faire. Au fond, c’était ça la finalité. Si j’avais adopté une posture volontariste, à chercher à tout prix à produire des textes, ça n’aurait pas marché. Il fallait lâcher, faire les choses tranquillement en étant ouvert au moment qu’on était en train de vivre, être à l’écoute, savoir dénouer les angoisses quand elles surgissent. Le but ce n’est pas le résultat mais le chemin pour y arriver.

Propos recueillis par Maïa Bouteillet


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