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Cet artiste construit des demeures immatérielles de mémoire à habiter au présent – films, théâtre, installations - où il questionne la bonne distance du regard de l’art sur le réel. Architecte de formation, et fils d’architecte, Amos Gitai a consacré un film à son père Munio Weinraub, né en Pologne, formé au Bauhaus, exilé en 1933 en Israël : Lullaby to my father ; et un autre, à sa mère Efratia, Carmel, du nom de la colline de Haïfa où naquit cette intellectuelle enseignante ; Haïfa où Amos Gitai naît en 1950. Il fait la guerre du Kippour, il est blessé. De ce choc témoigne en 2000 Kippour, un de ses grands films. Son tout premier, en 1980, se nomme House, consacré à la reconstruction d’une maison, sous ce même ciel où vivent deux peuples, situation dont témoigne Ana Arabia, son vingt-et-unième film de fiction ; et tant d’autres.

Il en a tourné près d’une centaine, documentaires, courts ou longs métrages, dont Le dernier jour d’Yitzhak Rabin consacré à l’assassinat du Premier ministre israélien. Pour habiter ses demeures, et ce dans le monde entier, Gitai convie anonymes et grands artistes, ainsi Jeanne Moreau, Juliette Binoche, Hanna Schygulla, Arthur Miller. Il les peuple parfois des voix des auteurs qu’il admire, Aharon Appelfeld (Tsili), Thomas Mann (Exils Intérieurs), Albert Camus (Lettre à un ami de Gaza). Une constellation de rétrospectives et de prix couronnent la diversité et la cohérence d’une œuvre qui met en tension documentaire et fiction, mémoire et présent, intime et politique, expérimentation et sens de la narration. Élu professeur de la chaire de création artistique au Collège de France en 2018, Amos Gitai a fait don de son fonds d’archives sur Yitzhak Rabin à la Bibliothèque nationale de France.