Une fois de plus Israel Galván bouscule les codes de son art. Cette fois il met en avant les palmas, habituellement reléguées en arrière-plan des récitals en flamenco. Avec le duo Los Mellis de Huelva, frères jumeaux à la présence scénique surprenante, il forme un trio inédit, pour déployer une véritable machinerie sonore et rythmique. Le Sévillan, explorant ainsi son héritage gitan, se rapproche de sa mère, la danseuse Eugenia de los Reyes qui avait toujours demandé à son fils Israel de pratiquer sa buleria, ce qui était une autre façon de le prier de rentrer dans le rang de la tradition. C’est lors de cette soirée unique que le fils honorera ce souhait, offrant en final sa première buleria en public ! Et pourtant, loin de l’ordre établi, El Dorado sonne comme un nouvel appel vers des territoires inconnus.

Thomas Hahn