Et si l’homme se mettait à danser avec le bassin, comme il adore voir la femme le faire? Nadia Beugré met en scène cinq hommes montés sur talons, à voir de dos uniquement, arborant leurs fesses dévêtues. Est-ce choquant? Est-ce perturbant? Au contraire… En s’inspirant d’une nouvelle vague à Rio de Janeiro, où une virilité soigneusement exacerbée danse sur un mode féminin, la chorégraphe invite les femmes à poser leurs yeux où bon leur semble. Et pourtant, tout voyeurisme serait renvoyé tel un boomerang! Car on est loin du modèle Chippendales qui ne cherche qu’à confirmer les stéréotypes. Nadia Beugré, qui a collaboré avec Boris Charmatz, Bernardo Montet et Faustin Linyekula, prouve avec L’Homme rare qu’elle s’affirme comme une voix originale et majeure, questionnant avec acuité les origines culturelles et les genres.